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lière, à une emprise près, si l’on veut, dans ses grandes lignes.

Les corps de bâtiment dont je viens de parler ont quatre étages, sont suffisamment aérés et quoique vieux, sont naturellement, à l’intérieur, d’une irréprochable propreté, comme il convient à une grande agglomération de cette sorte.

Ils peuvent renfermer jusqu’à 1 200 personnes normalement.

Les femmes renfermées à Saint-Lazare sont divisées en trois catégories différentes. Dans la première se trouvent les condamnées pour crimes ou délits de droit commun ; elles habitent le rez-de-chaussée, où sont également situés leurs ateliers et leurs dortoirs.

Dans la seconde catégorie se trouvent les jeunes détenues, classées elles-mêmes en trois autres catégories : les mineures condamnées à rester dans une maison de correction jusqu’à leur majorité, comme ayant agi sans discernement. On y joint celles que leurs parents font détenir après avoir obtenu une ordonnance du juge. C’est ce que l’on appelle la correction paternelle, sans doute par antiphrase ! et vous voyez d’ici la mentalité des parents capable de recourir à pareilles mesures et la promiscuité à laquelle sont livrées fatalement leurs malheureuses filles dans un pareil milieu les jeunes filles au-dessous de seize ans, incarcérées pour vagabondage (?) — encore un délit que je serais bien heureux de voir définir, — car enfin l’action de n’avoir ni feu ni lieu peut représenter la misère