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voli, jusque sur la place, sous la terrasse une porte basse vous indique la gare du métropolitain et vous rappelle ainsi que les grandes luttes de la révolution sont déjà loin.

Comme c’est curieux ! moi qui, avec mon père, ai passé toute ma jeunesse dans leur intimité, historique sans doute, mais familière aussi.

Puis il y a encore un bâtiment qui fait pendant à l’Orangerie du bord de l’eau et où il y a quelque fois, si j’ai bonne mémoire, des expositions entomologiques ; puis, il y a même une petite pépinière autour, et des bancs cachés dans les hémicycles de verdure et des statues de marbre blanc, pensives et détériorées…

Tout cela est abrité par les arbres silencieux, témoins d’une partie de notre histoire et tout cela est habité par les moineaux, les gamins de Paris emplumés.

C’est toujours une retraite délicieuse pour les flâneurs, les promeneurs, les liseurs, les observateurs et les… suiveurs.

En ce temps ordinaire les bancs et les chaises sont occupés par des mères de famille et des nourrices autour desquelles circulent des soldats à l’air bête et goulu pour lesquels les beautés esthétiques des statues voisines n’ont aucun charme.

Mais, c’est pendant les grandes chaleurs de l’été, en ce moment, de midi à une heure, qu’il faut aller voir ce coin parisien, ces terrasses sans doute un peu poussiéreuses, mais ombragées et charmantes quand même.