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Voilà certes une opération simple et peu coûteuse, facile à réaliser et comme je n’ai pas pris de brevet, je la livre pour rien, avec la manière de s’en servir, à tous ceux qui souffrent de voisins par trop gênants. Seulement un bon conseil : autant que possible, il ne faut pas se laisser pincer, car si le monsieur a mauvais caractère, il peut vous renvoyer la pareille, s’il a deviné votre truc et alors c’est un combat épique, homérique, terrible et affolant de rayons lumineux et vous devenez la première victime de votre ex-victime, de votre élève malgré lui, ou s’il est vindicatif et colérique gare à vous ou à lui s’il n’a point songé à faire numéroter ses abatis !

Ceci dit, je passe au moyen de se faire des rentes avec son vieux mobilier et ensuite avec tous ceux que l’on vous confie en garde, avec mission de les vendre avec la forte commission.

Vous commencez par mettre des affiches dans votre quartier, dans les petits établissements inventés par M. de Rambuteau :

« Joli mobilier, tout neuf, à vendre pour rien pour cause de départ immédiat ». Les gogos s’amènent en masse et vous leur racontez d’une voix mouillée de larmes, qu’étant nommé inspecteur général des fermes d’autruches en Afrique, vous êtes obligé de vendre de suite votre mobilier, auquel vous tenez tant, toutes les choses qui vous sont le plus chères, ne pouvant pas les emmener sur les bords du lac Tchad, et vous vendez, vous vendez toujours, vendez cent fois votre mobilier