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SAINTE PÉLAGIE


I


À la veille de la démolition de cette vieille et célèbre prison d’État — terme que l’on ne devrait plus comprendre en République — il est peut-être intéressant de fixer ici quelques souvenirs personnels sur cet antique établissement, l’un des derniers témoins des mœurs et des procédés des tyrans.[1]

Aussi bien, je suis peut-être qualifié mieux que quiconque pour évoquer des souvenirs déjà bien lointains pour la plupart ; en effet, ma famille paternelle était fixée le long de la vallée de la Bièvre, dans le quartier Saint-Jacques, bien des siècles avant la Révolution. Mes aïeux habitaient dans ce que l’on appelait alors les paroisses Saint-Jacques-du-Haut-Pas, Saint-Marcel, Saint-Nicolas-du Chardonnet, Saint-Séverain, Saint-Hippolyte au-

  1. Cette monographie a paru le 7 avril 1896, c’est-à-dire voilà tantôt dix ans.