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Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/52

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— Si j’ai bonne mémoire, continua-t-il enfin, Épictète lui-même enseignait ceci : Ne te dis pas philosophe, parle rarement de tes maximes devant le vulgaire, contente-toi de les mettre en pratique.

— Cela est vrai, ô Prince excellent, fit Gualtero avec enthousiasme, et si j’ai été puni dans certaines de mes aventures, c’est encore pour n’avoir pas suivi mon Maître aussi exactement qu’il l’aurait fallu.

— Ne serait-ce pas que tu l’as mal compris ?

— Impossible, répliqua Gualtero hors de lui, car enfin, si c’était le cas, ma vie entière reposerait sur une erreur et il ne me resterait plus qu’à mourir !

— Ou à retourner en arrière ! conclut le Prince.

— Retourner où et comment ?

— Retourner à Calcutta par le bateau à vapeur.

Ceci dit, il se leva, paya les nombreux écots qu’on lui laissait en général pour compte, et prit le philosophe par le bras. Ils sortirent sur le boulevard. Le jour naissait. Seuls, dans le