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Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/54

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manteau de Gualtero tout enflé de paperasses. Le philosophe ne pouvait plus prétendre, comme lors de son arrivée en France, à un extérieur bourgeois : son chapeau (qu’un étudiant lui avait donné), son manteau (dont l’odyssée serait trop longue à rapporter ici), ses chaussures (qui avaient été mesurées jadis sur le pied du nègre Boum-Dié, et malheureusement cela se voyait), toute cette défroque si caractéristique et comme naturelle sur la personne d’un stoïcien, ne s’appareillait décidément, dans l’optique d’un concierge, qu’à un corps de mendiant.

En fin de cause, il fallut s’adresser à une société philanthropique qui indiqua une maison à loyers réduits. Gualtero y obtint, pour un prix modique, une chambre et une cuisine. Le Prince acheta le mobilier nécessaire et le sage y emménagea tous ses documents, ainsi que la « lampe pigeon », jusqu’alors le seul article de son ménage. Ensuite, cet envoyé de la Providence lui reconnut une petite allocation mensuelle et il disparut, sans laisser de trace, dans les « Mystères » de la Capitale.