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Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/89

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DE L’ARBRE DE SCIENCE ET D’UNE RÉSOLUTION
PRISE DANS LE PARADIS.



C’EST alors que naquirent les péchés. Et ils mûrirent tandis que grandissait l’arbre de science.

Ce fut la gourmandise d’abord, péché haïssable, mais délicieux petit péché gité au cœur de toutes les bonnes choses. Et il s’y cache, secret, prévu pourtant, et il glisse sur les langues et contre les palais avec ses mille parfums répandus. Il guettait Marie au fond de toutes les douceurs. Il habitait de sa perfide vie les entremets, les sirops, les gâteaux, les sacs de bonbons et même se nichait, virginal et blanc, sous le couvercle des sucriers. Oh ! qu’il était bon à saisir, le péché trop rapide qui sans cesse meurt et renaît !

La naine ne mange plus ni viandes, ni soupes, ni légumes, ces fades nourritures de