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QUINZIÈME PAGE


Auparavant, les Sages s’occupaient à enseigner : [ils étaient] peu nombreux, mystérieux, profonds et pénétrants [jusqu’au travers].
Renfermés, on ne pouvait les comprendre.
Quoiqu’on ne pût les comprendre, pourtant [je] travaille constamment à [déterminer] leur apparence.
Les voici circonspects, comme qui traverse un fleuve glacé.
Les voici prudents, comme qui a peur des quatre côtés.
Les voici paisibles, comme l’étranger.
Nous, nous voici semblables à [des hommes qui] disparaissent [en tombant] et se noient ensemble.
Nous voici grossiers comme [des choses] dures.
Nous voici vides comme des trous.
Nous voici donc ensemble [avec les Sages] comme l’eau troublée.
Le Sage, qui se souvient, arrête le mouvement de l’eau troublée, et la rend très claire.
Le Sage qui se souvient, et qui a gagné la paix, obtient une vie longue, plus longue.
C’est ainsi observer la Voie ; il ne veut pas se répandre, quoiqu’il ne se répande pas.
C’est pourquoi le Sage se préserve, et n’a pas besoin de devenir autre. [de se renouveler].