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VINGTIÈME PAGE


L’esprit qui étudie n’est pas inquiet.
Égaux ensemble, les hommes marchent ensemble sur le même pont.
Les bons marchent avec les mauvais : quoique marchant ensemble ils ne sont pas confondus.
Les hommes sont inquiets : il n’est pas possible de n’être pas inquiets.
          Les dissolus ne supportent pas encore de calamités : et cette foule se réjouit, comme heureuse, très inconsidérément, comme si elle montait au temple pendant les mois Xuan[1].
[Ils pensent] : je suis jeune : ce n’est pas encore le temps d’être malheureux : je suis pareil à l’enfant qui n’a pas cessé de téter.
[Je dis] : oui, oui : mais je suis pareil à [l’enfant] qui ne rentre pas [suivant l’ordre].
Tous les hommes ont du superflu : seul, je ne m’y attache pas.
À ces hommes, stupides dans leur cœur, voilà des malheurs qui arrivent. Mais ils sont légers, légers.

  1. Xuan : les quatre premiers mois de l’année.