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des denrées coloniales; il n’en falloit pas davantege pour éloigner les Anglo-Américains.

1o. PARCE QUE, forcés de n’entrer que dans trois Ports désignés, ils se trouvent exposés aux Loix que leur imposent les Commercans Monopoleurs de ces trois Ports, ce qui, en diminuant leurs bénéfices, enchérit îa denrée pour les Habitans,

2o. PARCE QUE, réduits à ne charger que des TAFFIAS, et des SIROPS, dont nous manquons, & à ne donner aucune des denrées coloniales que nous avons, ils sont obligés de recevoir le prix de leur cargaison en ARGENT, ce qui, en diminuant considérablement les profits de leur commerce, dépouille absolument la Colonie d’un NUMERAIRE dont elle est malheureusement privée, & dont elle ne peut plus se passer, sans voir s’élever le prix des’denrées & des objets provenans des Manufactures, à un taux ruineux pour le Colon.

LE mal une fois connu, le remède n’était pas difficile à trouver. Le seul qu’on pût opposer aux inconvéniens énoncés, était, sans contredit, 1o. d’ouvrir aux Etrangers tous les Ports d’Amirauté; 2o. de leur permettre de charger en retour des sucres & des cafés.

C’EST le parti qu’a pris en effet le Gouverneur Général, lorsqu’effrayé de la position vraiment alarmante de Saint-Domingue, il a rendu, le 27 Mai, une Ordonnance dont la sagesse & l’urgence ne peuvent être contestées, & dont, AVEC MODÉRATION; il a fixé les limites au premier Octobre prochain.