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Il y a d’abord la question de la qualité de l’eau distribuée aux citoyens de la Ville et qui, sans être généralement inférieure à la moyenne, prend, à certaines époques de l’année, un caractère dangereux pour la santé publique. Pour obvier à cet inconvénient qui, en cas d’épidémie, pourrait avoir des conséquences regrettables, il faudrait mettre les réservoirs en état d’être fréquemment nettoyés en nivelant et cimentant leurs fonds qui, par leur irrégularité actuelle, ne permettent pas ce nettoyage : les travaux faits l’année dernière au mur de division du grand réservoir permettraient d’exécuter ce nivellement sans compromettre la réserve d’eau en cas d’accident ou d’incendie.

Pour assurer encore plus complétement la pureté de notre eau, il faudra, finalement, en venir à suivre l’exemple des grandes villes d’Europe et des États-Unis, et adopter un système de filtration dont l’étude devrait être demandée sans retard à nos ingénieurs.

Il serait peut-être à propos de faire étudier concurremment le projet dont il fut question il y a quelques années, celui d’amener à Montréal, pour alimenter notre distribution, les eaux pures des lacs de la région des Laurentides.

Concernant la protection contre les incendies, il a été établi que l’augmentation de la population desservie par le système du haut niveau est devenue tellement considérable que l’unique pompe qui alimente ce district, d’une valeur estimée à quarante millions de dollars, suffit à peine pour les besoins quotidiens, de sorte que si un accident la mettait hors d’usage, ce district serait privé d’eau potable et de protection contre le feu aussi longtemps que la pompe ne serait pas en état de fonctionner. C’est assez dire pour justifier la demande d’une seconde pompe à la station du haut niveau.

Toutes les améliorations que j’ai signalées ci-dessus constitueraient un placement avantageux pour les fonds municipaux, et je ne doute pas, pour cette raison, qu’elles n’attirent sérieusement votre attention.