approfondie, ce roman nous semble présenter un assez grand intérêt pour justifier la place qu’il prend dans notre collection.
On ne manquera pas de mettre en opposition Manon et Théophé, ces deux cœurs de femme si différents l’un de l’autre, mais tous deux d’une psychologie si subtile, si compliquée et si vraie. Manon aura sans doute toujours ses innombrables amants, mais combien d’esprits délicats se laisseront séduire par Théophé ?
La physionomie de l’abbé Prévost est trop connue pour que nous ayons à retracer ici sa vie aventureuse et amoureuse. Rappelons seulement que, né à Hesdin en 1697, l’auteur de l’Histoire d’une Grecque moderne est mort en 1763, à St-Firmin, près de Chantilly, sous le scalpel d’un chirurgien qui, le croyant mort victime d’un attentat criminel, alors qu’il n’était que frappé d’une attaque d’apoplexie, l’autopsia vivant.
L’abbé Prévost appartient autant par son talent et la nature de son esprit que par l’époque à laquelle il vivait, à cette pléiade d’écrivains qui ont illustré la littérature française du XVIIIe siècle.