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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/150

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Mais en portant un œil curieux dans toutes les parties de la chambre, j’aperçus une petite porte qui donnait sur un escalier dérobé, et que je n’avais point encore eu l’occasion de remarquer.

Toutes mes agitations se renouvelèrent à cette vue. « Voilà le chemin du comte ! m’écriai-je douloureusement. Voilà la source de ma honte et celle de ton crime, misérable Théophé ! » Je ne pourrais donner qu’une faible idée de l’ardeur avec laquelle j’examinai tous les passages, pour m’assurer où l’escalier pouvait conduire. Il conduisait dans une cour écartée, et la porte qui était au pied paraissait fermée soigneusement. Mais ne pouvait-elle pas avoir été ouverte pendant la nuit ?

Il me vint à l’esprit que si j’avais des lumières certaines à espérer, c’était au lit même de Théophé, qui était encore en désordre. Je saisis avidement cette pensée. Je m’en approchai avec un redoublement de crainte, comme si j’eusse touché à des éclaircissements qui emportaient la dernière conviction. J’observai jusqu’aux moindres circonstances, la figure du lit, l’état des draps et des couvertures. J’allai jusqu’à mesurer la place qui suffisait à Théophé, et à chercher si rien ne paraissait foulé hors des bornes que je donnais à sa taille. Je n’aurais pu m’y tromper, et quoique je fisse réflexion que dans une grande chaleur elle pouvait s’être agitée pendant le sommeil, il me semblait