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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/192

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demander la permission de se retirer dans un couvent.

« La douceur de vous voir, me dit-elle obligeamment, qui m’a fait souhaiter seule de vivre près de vous, est un bien dont je suis privée continuellement par votre maladie. Que fais-je dans le tumulte d’une ville telle que Paris ? Les flatteries des hommes m’importunent. La dissipation des plaisirs m’amuse moins qu’elle m’ennuie. Je pense, ajouta-t-elle, à me faire un ordre de vie tel que je l’observais à Oru, et de tous les lieux dont j’ai pris ici connaissance, je n’en vois point qui soit plus conforme à mes inclinations qu’un couvent. »

Qui n’aurait pas cru que l’ouverture de mon propre dessein était la meilleure réponse que je pusse faire à cette demande ? Aussi me hâtai-je de dire à Théophé que loin de m’opposer à ses désirs, je voulais lui faire trouver chez moi tous les avantages qu’elle espérait dans un couvent ; et, lui expliquant ceux que je trouvais moi-même, occupée à lire, à peindre, à s’entretenir ou à jouer avec une nouvelle compagne, enfin se faisant une douce occupation de tous les exercices qu’elle aimait, je m’attendais dans la simplicité de mon cœur qu’elle allait embrasser avidement un parti qui renfermait tout ce qu’elle m’avait paru souhaiter.

Mais, insistant sur la résolution qu’elle avait formée de se retirer dans un couvent, elle me pressa d’y consentir avec de nouvel-