Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/145

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cher droit devant elle, jusqu’à ce que la fatigue la terrassât, l’anéantît.

Au bout de quelques minutes cependant, elle ralentit le pas, puis elle rebroussa chemin et prit rapidement la direction du bosquet où la robe noire d’Élisabeth tachait la verdure.

Elle alla s’asseoir à côté de sa fille, et elle lui dit, d’une voix contenue, basse, mais ferme :

— Si cela ne te contrarie pas, Élisabeth, je voudrais rentrer en ville prochainement.

Du bout de son ombrelle noire, la jeune fille dessinait sur le sol des lignes, des angles et des ronds. Elle demanda sans relever la tête.

— Gertrude te rappelle ?

Mme Georges tressaillit. La question inattendue pouvait contenir un sous-entendu, blessant, agressif. Cependant elle n’avait aucune raison plausible de prêter dans ce moment à Élisabeth une intention cruelle.

Elle attendit quelques secondes avant de continuer. Elle ne voulait pas que le son de sa