Aller au contenu

Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gâtée. Beaucoup trop, j’en suis confuse.

Et elle regarda sa mère en face, comme pour la faire souvenir des fausses accusations portées jadis contre André.

Mme Georges se tut. Elle croyait avoir tout prévu, mais elle n’avait pas un moment envisagé comme possible une dilapidation extravagante qui mangerait son bien à grandes bouchées stupides. Elle avait cru le bien-être d’Élisabeth assuré pour la vie.

Elle considéra un moment sans parler la pâle figure obstinée que n’éclairait jamais pour elle aucune lueur de confiance, d’abandon, ni même de simple compréhension, et une inquiétude d’un genre nouveau l’envahit. À tout prix, il fallait empêcher quelque nouvelle et obscure catastrophe d’atteindre Élisabeth, mais par quels moyens ? Cédant à l’impulsion du moment, elle demanda :

— Est-ce que ton mari a repris ses occupations ?

Mais à peine l’eut-elle formulée qu’elle regretta sa question. Élisabeth, comme tou-