Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/200

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Neuf heures avaient sonné depuis longtemps lorsque la petite bonne vint voir s’il fallait desservir.

Élisabeth l’envoya se coucher et garda la table dressée. Ce couvert mis attendait avec elle, il conservait à son impatience une apparence de fin prochaine. Cela la rassurait de voir la place d’André prête à le recevoir d’une minute à l’autre.

Elle s’assit et se força à l’immobilité, essayant de sonder assez calmement ses inquiétudes pour en découvrir les causes complexes, les détruire toutes, une à une, et se moquer d’elle-même. Mais à côté de ce travail de son esprit, son âme restait torturée de doutes. Elle se dit :

— J’attendrai jusqu’à onze heures.

Il était passé minuit quand elle entendit enfin une clé tourner dans la serrure.

Pour traverser le couloir, André gratta une allumette sur le mur. Élisabeth aussi fit de la lumière.

Elle tremblait d’un frisson de fièvre, elle