Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/250

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en arrière, avec une froide insouciance, sans même jeter, en guise de remerciement, un sourire de pitié, Élisabeth plongeait sa mère. Elle pensa à la figure insensible sortant toute blanche des étoffes légères, lors de la première visite de la jeune femme après son mariage, et elle murmura :

— Je la hais.

En ce moment un coup de sonnette vibra, un cou sec, nerveux, que Gertrude connaissait bien.

Elle courut à la porte, sûre de trouver sur le seuil la créature sans cœur qui avait désorganisé toute l’existence de sa mère, et, en effet, elle se trouva vis-à-vis d’Elisabeth, plus pâle qu’à l’ordinaire, presque livide.

Tout de suite, de son corps épais, elle obstrua le passage, et heureuse de se sentir une fois délivrée de l’étroite surveillance de la mère, elle dit sèchement :

— Il n’y a plus rien à prendre ici. Que venez-vous faire ? Madame n’y est pas. Elle