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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

car il est convaincu qu’elle n’a appris à écrire que depuis deux mois. On y applaudissait à tout rompre une réplique qui est de tous les temps :

Une baronne écoute des vers que récite l’ingénuité. « Cet endroit-ci, dit-elle, n’est pas clair ; mais c’est ce qui en fait la beauté.

— Assurément, répond le baron. Quand je lis quelque chose et que je ne l’entends pas, je suis toujours dans l’admiration. »

Valmore et sa femme se prodiguaient. Il fallait des spectacles copieux, où le public lyonnais, qu’on ne berne pas aisément, eût la conviction profonde d’en recevoir pour son argent. Ils jouaient éperdument, presque tous les soirs, souvent deux fois par jour. Marceline prenait du théâtre jusqu’à la nausée. C’est probablement ces derniers mois si pénibles et si amers qui lui donneront cette horreur des planches qui ne l’abandonnera plus.

Elle touchait alors à la fin de sa carrière théâtrale. Le 2 novembre 1821, elle mettait au monde une petite fille. Elle l’appela Hyacinthe. Ondine ou Line ne fut plus tard qu’un surnom. Hyacinthe ! Et pourtant l’homme qui portait ce nom bizarre n’était pas son parrain.



À partir de ce moment, Marceline ne voudra plus être actrice. Elle se sentait épuisée par ses quatre maternités. Sa taille, sa fraî-