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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

le merveilleux illogisme des déclarations et des décisions de Marceline.

Évidemment, durant son dernier séjour à l’Ermitage, elle avait reçu la visite inattendue de cette amie de Latouche qu’il connaissait, lui, Valmore, depuis un certain temps, une Louise Ségaut, maîtresse attitrée de gens de lettres, une honnête personne à laquelle Balzac devait donner plus tard le surnom de « femme-chien ». Naturellement, après la première surprise, celle-ci s’était épanchée avec Marceline. Elle avait avoué que, depuis quelque temps, Hyacinthe, ou plutôt Henri (car il ne se laissait plus appeler que de ce prénom) cherchait à l’écarter. Alors, elle venait voir, se renseigner. Quoi de plus simple ?

L’homme qu’elle aimait comptait alors cinquante-quatre ans. Il arrivait à l’âge où, aux assiduités fatigantes d’une maîtresse, il préférerait les pures douceurs de l’amitié. Il n’y avait là rien de scandaleux. À la grande rigueur, la présence de Louise, ou même ses visites fréquentes au Val, auraient pu y rendre difficile le séjour des jeunes filles. Mais il n’était pas question de cela. De quoi donc se mêlait Marceline ?

Cette entrevue, les confidences qu’elle avait reçues la mettaient dans un état horrible, car, pour rompre plus sûrement avec de chères habitudes, elle ne parlait de rien moins que de quitter brusquement Paris, de s’enfuir à Orléans auprès de Caroline Branchu ! Quelle