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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

juillet, à poursuivre de ses missives l’infortuné Valmore, qui ne pouvait concevoir pourquoi sa femme se montrait tellement fâchée contre un ami qui leur avait prodigué des marques si nombreuses et si constantes de son dévouement. Pour faire preuve contre lui d’un pareil entêtement : « Je ne dirai rien que de très convenant pour empêcher la visite à la campagne… Je n’irais pas pour trois millions[1] », il fallait vraiment qu’elle eût été complètement chambrée par son entourage, par ses amies ; et s’en plaignait tellement que Marceline se voyait obligée de se justifier :

Comment, M. de Latouche l’écrit encore ? Et il n’est pas en Berry ? Et il se plaint de ma dureté ? Mais, vraiment, mon bon ange, ceci aurait tout l’air d’une plaisanterie, si je ne le croyais pas un très méchant homme. Je t’atteste sur Dieu même que je l’ai reçu parfaitement, honorablement, avec douceur, et la résolution prise d’avance de dissimuler tout le mépris qu’il m’inspire.

Il venait nous faire ses adieux pour un voyage d’affaires. Nous en parlerons. Je t’en ai dit assez jusque-là pour te faire comprendre les justes défiances dont je suis remplie contre un caractère chargé de la haine de tout le monde. Il n’a porté que le trouble et la désolation partout où il a pénétré. Crois au cri de

  1. Lettre du 10 juillet 1839.