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LE MARI IRRITÉ

si elles n’avaient pour corollaire le départ de sa fille, la solitude, la ruine de son foyer, illégal certes, mais si doux à un homme, qui n’est pas un « vieillard », mais qui, tout de même, sent venir le crépuscule.

Quand il devine le danger, il ne veut pas céder, car il n’a aucune envie de tomber sous le joug d’une ancienne maîtresse, lui qui, par sauvage indépendance, a quitté sa famille : il fait appel à celui contre lequel Marceline aura le plus de mal à lutter, il s’adresse au mari.

— Hé quoi ! Votre femme menace de rompre parce qu’une charmante amie est venue à Aulnay me rendre visite et cherche à renouer avec moi ! Est-ce sérieux ? Suis-je donc désormais condamné à la continence ? Et de quel droit ? C’est bouffon.

Sûrement, c’est bouffon, et Valmore ne peut que s’évertuer à le démontrer à son épouse indignée. Pour qui ne sait pas le fin mot de la situation, il a mille fois raison. De quoi diable Marceline va-t-elle se mêler ?

Latouche a mieux joué qu’elle. Allons ! Il ne lui reste qu’à fermer les yeux, à laisser libre son vieil amant, à renoncer à jouer contre lui la dernière carte, celle de sa paternité.

Ah ! ce n’est pas la connaître ! Puisqu’il l’a si délibérément évincée de son cœur, elle se vengera. Elle lui enlèvera Hyacinthe, qui, désormais renoncera jusqu’à son nom. Tout est fini, bien fini. Et comme Valmore commence à s’étonner, à juger bizarre une sem-