Page:Praviel - Le Roman conjugal de M. Valmore, 1937.pdf/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

Au mois de mars, Valmore, qui se laissait aller avec soulagement à la pensée que toutes ces histoires étaient enfin terminées, recevait de sa femme l’étrange nouvelle suivante :

On m’a écrit, dans un style d’orgueil et de médisance, sur la Portugaise. C’est petit. Je ne vois pas cette dame. Et puis, c’est à ne pas le croire, on m’a envoyé sous une enveloppe, dont l’écriture était celle d’une cuisinière, une lettre adressée à lui par M. David, statuaire, pleine de compliments sur son génie et son caractère honorable. Vraiment, je crois toujours qu’il déraisonne. C’est si bête[1] !

Ah ! oui, c’était vraiment bête. Prosper en haussa les épaules. Mais, en même temps, il s’interrogeait. Lui, c’était toujours ce Latouche, dont on ne devait plus prononcer le nom, ce Latouche, plein de taquineries, qui distrayait ses ennuis à expédier des billets énigmatiques. Et la Portugaise ?

Elle n’était nullement compatriote de Camoëns. Tout bonnement, une vieille fille du Rouergue, que Hyacinthe avait dû connaître aux temps déjà lointains où il inaugurait, avec l’affaire Fualdès et les Mémoires de Mme Manzon, les grands reportages judiciaires. Elle s’apelait Pauline Flaugergues ou de Flaugergues, étant la fille de quelque grand homme de là-bas ! Une muse de département.

  1. Lettre du 6 mars 1840.