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Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/230

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NOTES D’UN CONDAMNÉ POLITIQUE.

rent de suite en Angleterre avec leur généreux protecteur qui, lui aussi, abandonnait la Nouvelle-Galles du Sud, comme le firent beaucoup de négociants à cette époque.

Comme je ne pouvais partir le jour même de mon arrivée à Montréal pour Saint-Policarpe, lieu de résidence de mes bons parents, je profitai du temps pour aller remercier M. Lafontaine de la grande part qu’il avait prise aux démarches faites par nos compatriotes, pour obtenir l’amnistie qui nous permettait de nous réunir en notre cher Canada.

Le lendemain matin, je m’embarquai sur le bateau à vapeur allant aux Cèdres. Nous éprouvâmes des retards dans le passage du canal de Beauharnais, en sorte que je n’arrivai à la maison paternelle que la nuit sur les deux heures. Naturellement tout le monde était au lit, lorsque je frappai à cette porte que j’avais franchie tant de fois, que je n’avais pas vue s’ouvrir depuis huit ans, et derrière laquelle s’abritaient les auteurs de mes jours.