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TRAVAIL À LA LONGE

subir les bonds ou les écarts d’un cheval monté trop frais, et sans m’être exposé à rouler à terre avec un cheval qui, ignorant du terrain, pose maladroitement le pied et tombe !

J’ai de plus appris au cheval à connaître, à supporter et à craindre la chambrière, ce qui est d’une très grande utilité, car si, plus tard, monté par un cavalier insuffisant, il refuse de se porter en avant, l’emploi de la chambrière sera tout indiqué. Souvent sa vue seule suffira pour que le cheval, qui la redoute, se porte en avant. S’il ne le fait pas, on devra alors le toucher légèrement sur les fesses, mais toujours avec ménagement, toute brusquerie ou toute surprise pouvant provoquer une défense.

Ce travail à la longe a encore un autre avantage : il permet de pousser le cheval dans le trot et de porter cette allure jusqu’à l’extension, en faisant chasser l’arrière-main, par l’action de la chambrière. Enfin, on met ainsi l’animal dans la nécessité, qui devient une habitude, de se soutenir par lui-même[1]. Il acquiert par cet exercice, pris en toute liberté, la souplesse, la confiance, l’adresse et la sûreté de pied. Ne sont-ce pas là des qualités premières ?

Le cheval, maintenu à une allure vive pendant toute la durée de la reprise, qui est de cinq minutes de chaque côté, acquiert en outre de l’haleine, ses pou-

  1. Le cheval attelé s’appuie au collier ; le cheval monté à la main du cavalier ; le cheval à la longe est obligé de chercher en lui-même son équilibre indépendamment de tout appui.