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DEUXIÉME PARTIE.
lui a montré qu’il ne peut plus se soustraire à la vue de la chambrière en se jetant en arrière, il cède à son instinct et se porte en avant. Si la chambrière s’abaisse aussitôt, si une caresse le reçoit, il prend confiance, comprend ce qu’on veut de lui et l’exécute sans résistance par la suite. Ce résultat ne s’obtient pas instantanément, mais on peut y arriver en très peu de leçons, surtout si aucun mouvement brusque du dresseur n’a effrayé le cheval au moment où il avance.
A partir du moment où le cheval vient franchement à l’homme sur la chambrière on peut supprimer la longe[1]. Ce premier travail à la longe n’est que pré-
- ↑ Pour faire venir le cheval à l’homme sans le secours de
la longe, j’emploie les mêmes procédés que dans le travail à la
longe lui-même. Dans le commencement du travail, je me sers
beaucoup de la longe et peu de la chambrière. A mesure que
le cheval progresse, je diminue l’emploi de la longe et j’augmente
celui de la chambrière, m’appliquant toujours, pour faire venir
le cheval à moi, à l’encadrer de la chambrière du côté où il
échappe. Finalement il prend l’habitude de venir à moi par la
chambrière et sans aucun emploi de la longe. À ce moment, je
l’accoutume à me suivre dans toutes les parties du manège, toujours
encadré par la chambrière et porté en avant à la moindre
hésitation par de petits coups sur les fesses.
Enfin je supprime la longe. Si le cheval, comme il arrive inévitablement, refuse d’obéir à la chambrière et m’échappe, alors c’est la lutte. La lutte ici consiste à poursuivre l’animal à coups de chambrière sur l’arrière-main jusqu’à ce qu’il vienne à l’homme. Ce résultat peut paraître invraisemblable au premier abord. Cependant, quand le cheval poursuivi par l’homme a fait un assez grand nombre de tours au manège au grand galop, il n’a qu’une idée, c’est de s’arrêter. Or, comme la chambrière le poursuit partout sur la piste du manège et ne lui laisse de repos qu’au centre, ainsi que le lui a appris l’édu-