dans une chevauchée folle de passions déchaînées ; il y a des colères brutales et vengeresses en face de l'injustice triomphante et des mépris souverains, en face de la bêtise, en présence des lâches, vils et abjects, il clame avec une force terrible l'indignation profonde d'un être fier et libre. On sent en lui la passion de la liberté et de l'indépendance qui fait porter haut la tête et arme le Verbe du fouet cinglant de la vérité. Et nul n'est réellement un grand artiste sans cette puissance intime permettant seule l'entière expansion du talent et du génie qui en est l’expression suprême. Mais partout, même dans ses plus âpres violences, se rencontre toujours, de-ci de-là, quelque petite fleur azurée qui jette sa note tranquille et souriante et qui est un peu comme la vitre cristalline par où se laisse entrevoir l'immaculée bonté de l'homme reparaissant toujours.
Un jour, je lui dis : « De tout ce grand labeur il vous faudrait extraire quelque chose pour nos petits, il serait bon qu'un peu de cette graine de fleurs fût semée dans le sein de ces âmes vierges. »
Il s’est immédiatement mis à la tâche. Voilà l'œuvre debout. Que tous ceux qui y ont quelque peu collaboré en soient ici remerciés et en tout premier lieu, notre ami de Monzie, chef du cabinet du ministre de l'instruction publique, qui l'a si efficacement aidée à naître.
Le petit livre de chansons de Xavier Privas a sa place marquée aujourd'hui dans nos écoles. Je n'en sais aucun qui lui soit supérieur par la simplicité musicale, par la hauteur des sentiments qu'il exprime et des idées qu’il répand. À côté