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Page:Privas - Chansons vécues, 1903.djvu/22

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Chansons vécues


Et dans le caprice amer du destin
Qui, ressuscitant les anciens poèmes,
La nimbe à nouveau des vieux diadèmes
Faut-il retrouver la loi des extrêmes
Qui fait le couchant pareil au matin ?


Ô l’impénétrable et triste mystère
Que celui de vivre, aimer et souffrir !
Ô la cruauté de naître et mourir
Dans l’angoisse obscure du devenir
Et de l’au-delà sans nom de la terre !
Ô l’âpre tourment de ne pas savoir
Si l’être adoré qui va disparaître
Aura quelque jour le don de renaître !
Ô l’horrible doute et l’amer peut-être,
Ces monstres affreux du jardin d’espoir !


Mais repose en paix, ô petite amante,
Car celui qui t’aime et qui te défend
Contre les assauts du mal triomphant,
Rit à ton sourire idéal d’enfant
Afin d’égayer ta vie inclémente.