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Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 4.djvu/10

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objet de rechercher les vestiges de leurs vieilles cités. Mais nous croyons devoir ajouter que la communication qui leur a été faite de l’existence de la Commission du Vieux Paris pourrait avoir cette heureuse influence de les inciter à constituer aussi des commissions spéciales.

Les municipalités se reposent, en général, du soin de veiller à la conservation de leurs monuments, de recueillir les objets antiques et autres provenant des fouilles locales, soit sur MM. les conservateurs des musées, soit le plus souvent sur les sociétés d’archéologie départementales ou municipales.

D’ailleurs, disent-elles, les monuments historiques sont placés sous la surveillance directe d’une Commission spéciale nommée par arrêté préfectoral.

Nous devons signaler, toutefois, particulièrement la ville de Nîmes, qui a chargé son conservateur du musée de surveiller les travaux entrepris sur son territoire, et même, qui, toutes les fois qu’il y a lieu, prépose « des agents désignés par lui, pour recueillir les objets antiques mis à jour à la suite des fouilles nécessitées par les travaux publics. »

Les villes de Bordeaux et Nîmes ne manquent jamais, la première, lorsqu’elle vend un immeuble ou un terrain, d’insérer dans son cahier des charges une clause par laquelle elle se réserve les objets anciens trouvés dans les fouilles ou qui font partie de l’immeuble, tels que : pierres, cercueils, inscriptions, balcons, ferrures, fragments de statues, etc. (ces objets signalés sont soumis à l’examen du conservateur du musée, qui les fait ou non retirer, selon qu’il le juge à propos) ; la deuxième spécifie, dans ses cahiers des charges relatifs aux travaux, que tous les objets découverts par les entrepreneurs et tous les vestiges intéressant l’archéologie sont la propriété de la Ville.

Si maintenant nous dépouillons les réponses faites par les municipalités des pays étrangers, nous voyons que Bruges compte sur la sollicitude de sa Société d’archéologie ; que Genève n’a point encore adopté de mesures pour la recherche des vestiges du vieux Genève ; que Berne se repose complètement sur son archiviste, sur sa Société d’histoire du canton de Berne, sur la Commission d’administration et de surveillance de son musée historique : toutefois, dans l’exécution des travaux que fait faire l’État de Berne, toujours sont réservés les objets qui présentent quelque intérêt historique, découverts dans le cours des travaux où dans les fouilles opérées ; Turin n’a pris encore aucune disposition qui se rapporte à la sauvegarde de ses édifices, mais il existe un bureau pour la conservation, des monuments du Piémont et de la Ligurie.

Les villes d’Angleterre : Birmingham, Bradford, Manchester, n’ont pas jusqu’ici adopté de mesures telles que celle qui a été prise par la Ville de Paris : la première est, pour la plus grande partie, une ville moderne ; aussi n’a-t-elle pas jugé qu’il fût nécessaire de prendre des mesures générales pour la conservation des édifices anciens, qui lui font défaut ; la seconde estime qu’il est suppléé à l’œuvre entreprise par la Commission parisienne par la Historical and antiquarian Society ; enfin la troisième nous a adressé une série de rapports de sa Court Leet et de comptes des constables de cette ville.

Si donc l’enquête, ainsi ouverte, n’a pas fait connaître que la municipalité parisienne ait été devancée par quelque autre ville dans la constitution d’une Commission spéciale à la conservation de ses vieux monuments et de ses richesses d’art, et s’il est démontré que c’est à elle que revient la priorité de cette mesure, on peut attendre des investigations auxquelles s’est livrée la Préfecture de la Seine ce résultat utile que cette enquête aura mis en éveil les municipalités françaises et étrangères sur ce que la capitale de la France à cru devoir faire précisément pour sauvegarder enfin ce qu’elle estime constituer son patrimoine archéologique et artistique. ».

M. Jules Périn donne également lecture de son rapport sur les ouvrages suivants offerts à la Commission par M. Charles Magne, officier d’académie, secrétaire de La Montagne Sainte-Geneviève et ses abords, comité d’études historiques, archéologiques et artistiques des Ve et XIIIe arrondissements de Paris :

Répertoire archéologique (disposé par rues) des objets antiques (époques gauloise, gallo-romaine, mérovingienne et carlovingienne), recueillis dans les fouilles du Ve arrondissement ;

La Céramique parisienne du XIIe siècle : poteries funéraires et poteries à usage domestique ;

Fouilles et découvertes au pied du mur d’enceinte de Philippe- Auguste (angle de la rue Clovis et rue du Cardinal Lemoine) : mur, bas rempart, fossé.

M. Jules Périn se félicite particulièrement d’avoir été chargé par la Commission de lui faire connaître, plus en détail que par la re-