Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 5.djvu/9

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ment, garantissez le toit contre l’humidité pendant l’opération, l’humidité étant fatale au vieux bois.

Ne touchez pas aux anciennes surfaces des charpentes, et ne recouvrez pas les vieux bois d’huile ou de vernis En général, rappelez-vous que (comme il a été dit aux maçons) votre grand objectif est de conserver plutôt que de renouveler.

Conservez avec le plus grand soin tous les restes de peintures décoratives sur les vieilles boiseries.

Menuisiers.

Mêmes conseils qu’aux charpentiers. Au- tant que possible réparer les anciens sièges sur place, à moins d’ordres contraires. Tout reste de boiseries, quel qu’il soit, doit être conservé en place, ou remis où il était, s’il a fallu l’enlever.


Vitriers.


Conservez avec grand soin les vieilles verrières de couleur ; ne les ôtez pas des fenêtres où elles se trouvent (à moins d’un ordre de l’architecte) et laissez-les en place, quelque grossières et imparfaites qu’elles soient, fussent-elles même en petits fragments.


Peintres.


Conservez tous les restes d’anciennes peintures, et ne cherchez pas à les restaurer, sauf ordre spécial.


Forgerons.


Laissez toutes les ferrures en place, si possible, et n’ôtez ni les tringles ni les étançons des fenêtres, à moins d’ordre formel de l’architecte.

Aux entrepreneurs et aux ouvriers en général.

N’oubliez jamais que la réparation d’une vieille église ou de tout autre reste d’ancienne architecture, si humble que soit l’édifice, doit être considérée à un tout autre point de vue que le travail d’une nouvelle construction ou la réparation d’un édifice moderne.

Il ne s’agit pas seulement de bien réparer l’objet, mais de le conserver et d’empêcher que disparaisse un spécimen authentique de l’art ancien dans notre pays. Tout vieux bâtiment a une valeur historique, et quand même vous penseriez, à première vue, que d’après les réparations à faire il serait bon de le renouveler, ou que votre opération aurait un résultat meilleur au cas d’un renouvellement complet, n’oubliez pas que toute sa valeur serait perdue si on authenticité n’existait plus, et qu’enfin votre devoir est de conserver et non pas de refaire.

Prenez donc garde de ne jamais condamner à la légère une œuvre ancienne, sous prétexte qu’elle est trop détériorée pour être conservée, car la destruction de chaque objet de cette nature est une perte nationale.

Institut royal des architectes
britanniques. »


CONSERVATION D ANCIENS MONUMENTS ET DE RESTES D’ANCIENS MONUMENTS.

Avis général aux entrepreneurs de restauration d’anciens édifices.

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1° Avant de décider aucune modification il faut consulter un architecte compétent et le prier de faire des dessins exacts de l’édifice avec cotes. On prend alors des photographies de tous les objets intéressants et spécialement de ceux qui sont détériorés et qu’il est nécessaire de renouveler totalement ou en partie. Quand il s’agit d’églises, ces photographies et des copies des dessins doivent être déposées dans la maison paroissiale ou dans toute autre localité publique du diocèse propre à cet effet, et l’on doit prendre note de la date de leur dépôt.

Tout enlèvement d’enduits des murs, de pavements, de galeries, de bancs, de cloisons, ou de tous autres objets inutiles (dès qu’ils sont évidemment modernes) ne doit, avant qu’il soit pris aucune décision pour la restauration, être exécuté que sous la direction de l’architecte et après qu’il aura inspecté l’église ; et cet enlèvement ne doit point s’appliquer aux ouvrages d’art ou autres objets intéressants qu’il importe souvent de conserver. Aucune plaque commémorative, aucune tuile, aucune partie du pavage, ne doivent être en- levées sans la permission spéciale de l’architecte.

2° Il faut s’enquérir avec soin des vitraux peints, des sculptures, des cuivres, ou autres œuvres anciennes.qui peuvent avoir appartenu à l’édifice et en avoir été retirées afin de les remettre à la place qui leur appartient.

3° Quand il y a quelque doute au sujet du dessin original de quelque édifice, il faut exa-