Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 7.djvu/17

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M. le Président donne lecture de la communication suivante relative à la direction du mur d’enceinte de Philippe-Auguste, adressée par M. le directeur des Affaires municipales :

« Paris, le 11 août 1898.

Monsieur le Vice-président,

Dans une de ses dernières séances, la Commission du Vieux Paris s’est préoccupée de la direction du mur d’enceinte de Philippe-Auguste.

Une partie de ce mur passait dans l’ancienne caserne de l’Ave Maria, démolie dans les dernières années du second Empire.

Les terrains sur lesquels avaient été édifiée cette caserne ont été mis aux enchères par l’État le 26 octobre 1868. Ils comprenaient onze lots et le cahier des charges rappelle que, « sur le côté Est des lots nos 3, 4, 5, 6 et 11 allant de la rue des Barrés (actuellement de l’Ave-Maria) à la rue Charlemagne existent des débris de l’ancien mur d’enceinte de Paris, élevé sous Philippe-Auguste, formant empâtements en dehors de l’aplomb du mur mitoyen avec les propriétés voisines en saillies sur lesdits lots ; ces saillies sont, ainsi que le sol sur lequel elles reposent, comprises dans la vente de ces lots. »

Au 5e lot se trouvait une saillie demi-circulaire formée par l’emplacement de l’une des tourelles de l’ancien mur ; au 11e lot, sur la rue Charlemagne, on voyait également une saillie en un quart de cercle, formant une autre tourelle.

On sait que la Ville de Paris s’est rendue adjudicataire de ces divers lots et qu’elle y a construit une annexe du lycée Charlemagne et une école communale.

J’ai l’honneur de vous adresser un calque du plan de contrat sur lequel sont figurés les emplacements de tourelles dont il s’agit.

Veuillez agréer, Monsieur le Vice-président, l’expression de mon respectueux dévouement.

Pour le directeur des Affaires municipales :

Le chef du bureau du Domaine,
Barras. »

Sur la proposition de M. le Président, des remerciements sont adressés à M. le Directeur des Affaires municipales et à M. Barras pour l’intéressante communication qui vient d’être lue. La Commission décide, en outre, que le plan annexé, après avoir été réduit, sera publié à la suite du procès-verbal.

M. Georges Villain demande s’il ne serait pas possible d’indiquer par un large trait sur la chaussée, à l’aide d’un pavage différent, les endroits où passait l’enceinte de Philippe-Auguste, ainsi que la chose a été faite pour l’emplacement de la Bastille. Il ajoute que, le tracé de cette enceinte étant parfaitement connu et repéré, la chose ne lui parait pas présenter de bien grandes difficultés ; elle viendrait, en outre, compléter les plaques relatives à ce sujet déjà apposées sur différents points de Paris.

M. Edgar Mareuse répond que le Comité des inscriptions parisiennes s’est déjà occupé de la question.

Il a demandé qu’un tracé de cette enceinte fût gravé sur une plaque à placer dans la cour du Mont-de-piété, contre la tour encore debout ; il a demandé également que le passage de l’enceinte de Charles V fût indiqué par un trait pavé dans la cour du Carrousel, cela depuis 15 ans au moins.

Le projet de vœu de M. Villain est adopté et renvoyé à l’Administration.

M. Charles Lucas donne lecture de la proposition suivante :


Proposition de M. Charles Lucas relative à deux plaques commémoratives à poser, par les soins du Comité des Inscriptions parisiennes, l’une, sur la maison où est mort François Blondel, l’autre, sur la maison où est mort Charles Garnier.
« Messieurs,

L’ordre du jour de la séance si chargée du 7 juillet 1898 a fait remettre à cette séance de rentrée une proposition que j’avais eu l’honneur de soumettre à la Commission de permanence, qui l’avait bien voulu prendre en considération. Cette proposition avait pour but de faire poser, par les soins du Comité des inscriptions parisiennes, une plaque commémorative sur la maison située à l’angle de la rue Saint-Benoit et de la rue Jacob, dernière rue où elle porte le no 33, et maison où est mort, le 21 janvier 1686, l’illustre architecte qui eut nom François Blondel.

Ce n’est pas dans une Commission composée d’administrateurs, de savants et d’artistes, tous épris des monuments et des souvenirs qui font la haute valeur historique et le charme pénétrant de Paris, qu’il peut être nécessaire de développer tous les titres de François Blondel au nouvel honneur que beaucoup d’architectes réclament avec moi pour lui.