Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1904, 4.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


17. — Avis favorable au dérasement du regard des Marais.


M. Tesson dit que l’Administration a soumis à la Commission du Vieux Paris une demande par laquelle le propriétaire de l’immeuble situé 41, rue des Solitaires, à Belle-ville, sollicite l’autorisation de déraser le regard des Marais, qui est une gêne pour la propriété.

La 1re Sous-commission a envoyé sur place une délégation pour examiner la condition actuelle de cet édicule.

Le regard des Marais est une massive construction, sans caractère architectonique, qui est enfoncée dans le sol dont émerge seulement la toiture en pierre. On y accède par un mauvais escalier de quelques marches. La propriété du 41 de la rue des Solitaires, dans lequel il se trouve — placé presque au centre — est ainsi grevée d’une servitude importante résultant de l’existence du regard et du passage d’un autre travail ancien appelé la pierrée des Mignottes.

Avant l’établissement du chemin de fer de Ceinture et le percement des rues des Pyrénées et de Crimée, alors que tous les émissaires de l’aqueduc de Belleville fonctionnaient et étaient entretenus par la ville de Paris, trois pierrées placées près de la jonction des rues des Fêtes et Compans rassemblaient les maigres eaux d’infiltration que laissait traverser le sol sablonneux de cette partie de la butte de Belleville.

Ces trois pierrées débouchaient dans le regard des Saussaies situé rue des Fêtes et de là, l’eau partait par une conduite en tôle ; elle tombait-dans le regard des Marais qui nous occupe et, après ce relais, s’écoulait toujours en conduite jusqu’au regard du Chaudron, où elle se mêlait avec l’eau venant du regard Lecouteux. C’était une petite portion des affluents de droite de l’aqueduc de Belleville, qui se réunissaient dans les Cascades.

Les travaux de viabilité occasionnés par l’ouverture et le nivellement de la rue de Crimée rencontrèrent le tuyau joignant le regard des Saussaies au regard des Marais et entraînèrent l’abandon de cette minime conduite d’eau, qui fut dérivée simplement dans