Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1933.djvu/34

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que le regard de la Lanterne a fait depuis trente ans l’objet de la sollicitude de la Commission[1]. En octobre 1898, un rapport sur l’aqueduc de Belleville était présenté à la Commission par M. Tesson ; six regards existaient alors encore : ceux de la Lanterne, des Cascades (dont seule subsistait la partie inférieure, et l’on y pénétrait par une ouverture d’égout), de la Roquette, des Messiers, du Chaudron, des Marais et de Lecouteux[2].

Le regard de la Lanterne fut reconnu comme « un véritable monument qui mérite que des soins particuliers de conservation lui soient appliqués »[3], et proposé pour le classement. Ce classement eut lieu en effet, le 6 novembre 1929.

En mars 1901, la Commission était consultée à propos d’une demande de dérasement du regard Lecouteux[4] ; en 1904, à propos d’une demande de dérasement du regard des Marais[5]. Dans l’un et l’autre cas, avis favorable fut donné[6]. Actuellement, il ne reste plus que quatre regards : ceux de la Lanterne, des Cascades, de la Roquette, du Chaudron. La Direction générale des Travaux propose aujourd’hui la démolition du regard de la Lanterne, mais l’avis sur lequel elle s’appuie émane, non pas, comme elle le dit, de la Commission des Monuments historiques, mais de l’architecte de la Ville qui se serait servi d’un imprimé de cette commission.

Notre 1re Sous-commission s’est rendue sur place, le 22 février 1933. De cette jolie construction d’aspect monumental, remontant au premier tiers du xviie siècle, part une canalisation de 250 mètres environ, encore en service. Elle a été parcourue par la Sous-commission, qui en a constaté le parfait état d’entretien. En ce qui concerne l’ouvrage extérieur, il y aurait lieu de reprendre les joints des dalles et de procéder à la réfection du lanternon. Ces réparations pourraient être facilement faites. Le monument les mérite par sa valeur propre et par les intéressants souvenirs urbains qu’il représente.

En conséquence, la Commission émet : 1° un avis défavorable à la démolition du regard de la Lanterne ; 2° un vœu pour la conservation totale et absolue de ce regard et pour la réparation de celui-ci.

  1. Procès-verbaux, séances du 6 octobre 1898, pp. 6-15 et planches, et du 12 octobre 1899, pp. 235-236 et planches.
  2. Ibid., 6 octobre 1898, p. 10.
  3. Ibid., p. 13.
  4. Procès-verbaux, séance de mars 1904, p. 18.
  5. Procès-verbaux, séance du 21 janvier 1904, pp. 9-10.
  6. Procès-verbaux de l’année 1901, pp. 47-49, et de 1904, pp. 153-154.