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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/104

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TERE. — Alors je vous engage à faire votre tournée en canot, car il vous sera impossible de la faite par terre au milieu des broussailles.

OVAE. — Si des étrangers possèdent des terres dans un district, serons-nous obligés d’entretenir les routes devant leur propriété ? Il me semble qu’ils pourraient bien le faire eux-mêmes.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Les étrangers paient ici des impositions beaucoup plus fortes que les vôtres, et c’est avec une fraction de ces impositions que se construisent les ponts, que se font les terrassements, en un mot, tous les grands travaux de routes que vous voyez exécuter ; toutes choses dont vous profitez comme eux, et pour lesquelles ceux d’entre vous qui y travaillent sont payés. Il est donc juste que vous apportiez votre quote part dans l’établissement de ces voies de communication construites en majeure partie à leurs frais, et c’est pour cela que le gouvernement vous en demande à titre gratuit les menus travaux d’entretien. Vous savez d’ailleurs fort bien que votre budget ne paie absolument rien aux routes.

Le paragraphe 3 est adopté sans autre discussion.

« 4° De donner l’alignement des cases, et de prescrire toutes mesures nécessaires de salubrité publique. »

Adopté sans discussion et à l’unanimité.

« 5° De l’administration et de la conservation des propriétés communales. »

APO. — Je désire faire une demande à M. le délégué du gouvernement. Une terre qui m’appartient a été très-longtemps occupée par feu le révérend Davis. En ce moment personne n’y réside, et elle ne sert plus à rien. Est-ce que cette terre ne pourrait pas m’être rendue ?

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je sais qu’en 1851 un vote de l’Assemblée législative déclara propriétés nationales les terrains que des Tahitiens avaient prêtés aux missionnaires protestants pour s’y établir. Ces terres furent réputées « apanage de l’Évangile » (farii evanelia), et je crois même que cette prise de possession atteignit non-seulement les terres prêtées, mais aussi les maisons que les missionnaires avaient élevées sur ces terres. Singulière récompense de la libéralité des uns et du dévouement des autres ! Mais je ne suis pas ici pour apprécier ces actes. Je me bornerai à dire à Apo que le terrain qu’il réclame est, de son aveu même, compris dans la catégorie De ceux qui furent déclarés propriétés nationales en 1851. La loi est là, nous ne pouvons pas passer outre.

D’ailleurs sa réclamation n’a pas précisément rapport au paragraphe en discussion. Les propriétés communales sont ce qu’elles sont, et il est actuellement question de savoir si les conseils des districts en auront ou n’en auront pas la surveillance et l’administration.

APO. — Alors je ne dirai plus rien au sujet de la terre dont je viens