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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/12

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développement du travail agricole dans votre pays. Sous mon prédécesseur, les années 1862 et 1863 comptent à elles seules sept ordonnances imposant des corvées, des travaux de toutes sortes. Les indigènes ne trouvaient là que des fatigues et des amendes à payer. Le dégoût et l’abandon des cultures devaient en être la conséquence.

Aujourd’hui que j’ai de fait aboli toutes ces mesures, que le travail particulier de chacun est immédiatement payé par la Caisse agricole, que celui qui veut aider aux travaux publics reçoit personnellement son salaire ; aujourd’hui, enfin, que rien n’entrave plus votre liberté personnelle, je vois avec plaisir que les travaux s’entreprennent dans tous les districts, que les terres se défrichent, que le coton se sème, et que déjà un grand nombre d’entre vous a touché le prix de son labeur.

Ce premier pas dépasse, je suis heureux de le constater, toutes mes prévisions et il garantit un avenir plein de prospérité ; car n’oubliez pas, Tahitiens, que vous habitez une terre bénie de Dieu, et qu’elle vous rendra au centuple ce que vous lui aurez confié. Les impôts que vous avez eu à payer jusqu’en 1865 étaient trop lourds. Celui qui pouvait les acquitter d’avance et en un seul paiement n’avait pas moins de 72 francs à donner. Quand on était réduit à les payer partiellement, ils pouvaient monter à 230 francs par tête. Cet état de choses devait cesser.

Depuis que je suis au milieu de vous, c’est tout au plus si vous payez un impôt égal à l’impôt personnel des Européens.

À mon point de vue, c’est trop.

Le devoir de celui qui administre un pays qui se fonde est d’établir le moins de taxes possible, car toute taxe est une entrave au progrès.

Un projet de loi qui vous sera présenté abolit définitivement ces corvées qui, sous tant de formes, étaient des impôts non moins lourds et souvent plus gênants que les autres.

L’impôt de cette année s’élève, en tout, à 22 francs pour les hommes et 11 francs pour les femmes non mariées.

Je le répète, c’est encore trop. J’espère que la Reine et moi parviendrons à le réduire, et il ne vous sera demandé que le strict nécessaire.

Mais cet impôt réduit, il faudra que chacun l’acquitte exactement,