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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/126

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TAUMUHAU. — Je pense comme Mataitai : la demande doit être faite par la Reine.

TAPUTAA. — Non, l’Assemblée peut très-bien faire la demande elle-même. Nous venons de faire des lois ; nous avons bien, je pense, le droit d’exprimer directement à S. M. l’Empereur notre reconnaissance envers son délégué à Tahiti et lui demander de l’y maintenir plusieurs années. Je vous ai déjà dit qu’il avait rendu beaucoup de services au pays, et il me semble, d’ailleurs, que cela est évident pour tout le monde.

FANAU. — Moi aussi j’appuie la proposition, mais je désire que la demande soit faite de la manière la plus convenable. Or, je doute que l’Assemblée ait qualité pour s’adresser directement à S. M. Empereur. C’est à la Reine qu’elle doit s’adresser ; et si elle veut bien se joindre à nous dans cette demande, je suis certain que je parle au nom de l’Assemblée tout entière en disant que nous la verrons avec joie accueillie favorablement par S. M. l’Empereur.

FANAU. — Cela ne me convient pas. J’appuie la. proposition de Taputaata telle qu’elle est.

HAEROTAHI. — Depuis l’établissement du Protectorat et le gouvernement de M. Bruat dont la mémoire nous est chère à tous, nous avons eu plusieurs gouverneurs qui tous ont voulu nous faire du bien. Il est vrai qu’aucun d’eux n’a travaillé autant que celui-ci dans l’intérêt de tous, et nous regretterions beaucoup son départ, j’en suis certain. Mais que les gouverneurs changent ou ne changent pas, ce dont nous pouvons être fiers, c’est que la protection de S. M. l’Empereur nous est assurée.

LE PRÉSIDENT. — Êtes-vous d’accord ? avez-vous assez discuté la proposition ?

MATAITAI. — Je soutiens toujours que la demande doit venir de la Reine. L’Assemblée, j’en, suis certain, est prête à se joindre à elle.

TEAATORO. — Je suis de l’avis de Mataitai. Vous savez qu’en 1860 nous avons demandé deux ministres protestants français, promettant de leur donner une solde convenable. Notre demande a été accordée. Eh bien, notre lettre était adressée à la Reine et non pas à l’Empereur. Nous devons faire de même aujourd’hui si nous voulons arriver à un résultat.

APO. — Cela n’a aucun rapport avec la proposition dont il s’agit. Du reste, je persiste dans ce ne j’ai dit. Il est de notre intérêt que ce Commandant reste ici. Si l’Assemblée préfère que nous fassions la demande par l’intermédiaire de l Reine, ça m’est égal ; je n’y ai pas d’objection.

TEAATORO. — Je répète que je ne pense pas que l’Assemblée puisse s’adresser à S. M. l’Empereur. Que la demande soit faite par l’intermédiaire de la Reine.