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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/128

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TAATARII. — Que l’Assemblée fasse la demande et prie la Reine de la transmettre à S. M. l’Empereur.

TONI. Je crois qu’il est inutile de faire cette demande. J’ai entendu dire que le Commissaire Impérial devait rester dix ans ici.

METUAARO. — Ce qu’a dit Taatarii est bien ; faisons la demande et adressons-la à la Reine.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, je crois devoir vous remercier du témoignage public de sympathie que vous donnez à M. le Commissaire Impérial, mais je ne pense pas que votre demande puisse rien changer à l’ordre de choses établi. La durée des mandats des gouverneurs est à peu près fixe. Elle varie entre trois et quatre ans. Je crois donc que vous ferez bien de vous borner à exprimer directement à M. le Commissaire Impérial les bons sentiments que vous venez de manifester à son égard.

TAUMIHAU. — Si l’Assemblée fait directement la demande et qu’elle soit accordée, peut-être serons-nous obligés de payer le traitement du Commissure Impérial. Ce serait tout naturel, puisque c’est l’Assemblée qui aurait fait la demande.

MANO. — Il faut que nous fassions tout on notre pouvoir pour que ce Commissaire Impérial reste à Tahiti : voilà la chose importante. Quant à son traitement, vous savez bien qu’il est payé par le gouvernement français. Pour les ministres protestants, c’était une affaire différente. Du reste, il n’est pas étonnant que nous ayons été obligés de payer leur solde : nous avions nous-mêmes proposé de le faire. »

LE PRSIDENT. — Nous avons assez discuté. Concluons. Que ceux. qui appuient la proposition de Taputaata se lèvent. Quatorze députés se lèvent.

MAHEANU. — L’Assemblée n’est pas assez éclairée. Nous ne savons pas sur quoi nous votons. S’agit-il de faire directement la demande à S. M. l’Empereur ou de la faire à la Reine pour la lui transmettre ? Dans le premier cas, je vote contre ; dans le second, je vote pour. Nous sommes tous du même avis sur la demande ; nous ne sommes pas d’accord sur la manière de la faire.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, puisque vous tenez à faire cette demande, je dois vous dire que vous ne pouvez pas, sans manquer d’égards à S. M. la Reine, vous abstenir de la faire passer par elle. Du reste, vous devez tous comprendre que si elle y donne son assentiment, elle n’en aura que plus de force.

LE PRÉSIDENT. — L’Assemblée adopte-t-elle l’avis de M. le délégué du gouvernement ?.

VOIX NOMBREUSES. — Oui !… oui !… C’est juste !… c’est bien !

LE PRÉSIDENT. — Que ceux qui approuvent se lèvent.