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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/58

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LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, la mesure que je vais avoir l’honneur de vous proposer concerne l’abolition du libre parcours des bestiaux.

Dans son discours d’ouverture M. le Commandant Commissaire Impérial vous en a parlé, sommairement, il est vrai, mais dans le peu de mots qu’il vous a dits à cet égard, il a fait ressortir clairement les inconvénients qu’il y avait au maintien de cet ordre de choses, ainsi que les avantages qu’amènerait sa suppression.

Dans la tournée que je fis à Tahiti en octobre dernier, partout le projet que je viens vous soumettre fut accueilli avec faveur. Je n’ai donc pas lieu de douter qu’il ne soit reçu de la même manière par les représentants de la nation tahitienne.

C’est Papenoo, Messieurs, qui vous a donné ici l’exemple de cette utile mesure. Les vivres abondent aujourd’hui dans ce district, parce que chacun a pu cultiver sa terre en toute sécurité. Après lui sont venus les districts de Haapape, d’Arue, de Pare, de Faaa, de Punaauia et de Paea, ou, vers la fin de 1861, une ordonnance de S. M. la Reine et du prédécesseur de M. le Commandant actuel prescrivit l’application des dispositions dont Papenoo avait pris l’initiative.

Tous vous avez pu constater dans ces districts les bons résultats de ce nouvel ordre de choses. Je viens vous proposer aujourd’hui d’y donner votre sanction en l’étendant au territoire tout entier des îles Tahiti et Moorea.

Mais en venant vous proposer ce projet de loi, je dois vous dire qu’il ne peut recevoir immédiatement son application rigoureuse, et qu’avant d’arriver à la suppression radicale du libre parcours, on ne peut, sans danger pour l’alimentation publique, procéder que lentement et graduellement, c’est-à-dire en le circonscrivant et restreignant progressivement pour arriver enfin à le supprimer tout-à-fait.

C’est dans cet esprit qu’est conçu le projet de loi que je vais vous présenter ; projet qui, en reconnaissant et posant le principe de l’abolition du libre parcours, laisse à S. M. la Reine et au Commandant Commissaire Impérial le soin de régler par des ordonnances les détails de sa mise à exécution.

M. Bariï, interprète de 1re classe, donne lecture de l’article 1er :

« Art. Ier Le libre parcours des animaux est interdit dans les îles Tahiti et Moorea. »

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je prie M. le président d’ouvrir la discussion sur cet article.

LE PRÉSIDENT. — L’article 1er est proposé à l’Assemblée.

TEUPOO. — Je ne désire pas les cochons soient parqués ; mais pour les bêtes à cornes, qu’on les tue toutes, ça m’est égal.