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Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/8

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teur. Cette union procède d’une estime, d’une confiance réciproques, que chaque jour fortifie, et dont je me plais à rendre ici un témoignage public.

Depuis la dernière législature, le pays a sensiblement progressé, et je dois noter que dans ces derniers temps surtout la population tahitienne, stimulée par l’exemple, par les encouragements et par les certitudes du résultat, a pris des habitudes de travail qui ont développé dans le pays une activité, un mouvement d’affaires du meilleur augure pour un avenir prochain.

Avec le concours bienveillant et empressé de M. le Commandant Commissaire Impérial, je me suis efforcée de diminuer les charges qui pesaient sur mes sujets, d’augmenter leur liberté individuelle ; et, sous cette influence, j’ai vu avec satisfaction qu’un grand nombre d’entre eux se livraient avec goût à l’agriculture, source de richesse qu’on dit n’être nulle part aussi abondante qu’à Tahiti.

Unissez vos efforts aux miens et à ceux de M. le Commandant Commissaire Impérial pour que ce mouvement vers le travail ne se ralentisse pas. Avec la prospérité agricole du pays s’augmentera votre bien-être.

Vous avez pu remarquer que le nombre des bâtiments qui fréquentent notre port de Papeete s’accroît de jour en jour. Cette activité est le signe certain d’un développement du commerce. Persévérez dans vos habitudes de travail, et dans peu nous ne le céderons en rien aux pays de l’Océanie ou les échanges amènent le plus de vie et de richesse.

Ce nouvel état de choses m’a fait sentir la nécessité de dégager notre législation des restes du passé, qui n’offraient plus de suffisantes garanties, aujourd’hui que la population tahitienne tend, par ses habitudes de travail et par sa coopération au progrès agricole, à se confondre avec la population européenne. Des intérêts identiques nécessitaient une législation unique. Aussi me suis-je associée avec empressement à la réforme qui me fut, à cet égard, proposée par M. le Commandant Commissaire impérial. L’urgence du changement me parut telle, que je crus devoir, par l’ordonnance du 14 décembre 1865, qui en établissait les bases, le mettre à exécution dès le début de l’année courante.

Cette ordonnance vous sera présentée. Je la recommande à votre