Aller au contenu

Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 78 —


TAIMETUA. — Je demande que nous ne donnions que la somme fixée par l’ancienne loi, c’est-à-dire deux francs pour es hommes et un franc pour les femmes. Que ceux qui sont salariés du gouvernement donnent cinq francs s’ils le veulent. Pour ma part, je pense que nous ne pouvons pas donner plus de deux francs.

MAHEANUU. — Je persiste dans la proposition que j’ai faite, savoir, que l’impôt de la Reine soit porté a 5 francs pour les hommes et à 2 fr. 50 c. pour les femmes non mariées. Ce chiffre n’est pas exagéré. Aux îles sous le vent on donne au roi 5 francs par an et même 10 francs. Nous sommes plus avancés que les gens des îles sous le vent. Nous sommes leurs frères aînés en civilisation : donnons l’exemple de la libéralité.

TAPUTAATA. — Si la Reine avait réellement besoin de cet argent, je donnerais avec plaisir les cinq francs demandés, mais elle a tous les moyens nécessaires pour achever son palais. Si elle préfère dépenser son argent à autre chose, ce n’est pas notre faute. Au lieu de parler d’augmenter son impôt, nous devrions plutôt nous agenouiller dans cette enceinte et prier Dieu de l’éclairer, de la guider dans la voie qu’elle doit suivre, et de l’empêcher de dépenser son argent à tort et à travers. Je propose que nous votions la loi telle qu’elle est et sans aucune modification.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Bien que la discussion soit libre, vous ne devez pas oublier que vous ne devez parler de votre Reine qu’avec tout le respect et les égards qui lui sont dus. Nul ici n’a mandat de scruter sa conduite privée ; et dans cette discussion je prie MM. les députés de s’abstenir à cet égard de critiques que le gouvernement ne saurait admettre. Je regrette d’avoir à faire une observation de cette nature.

METUAARO. — Je pense que MAHEANUU n’a pas eu l’intention de proposer que cette augmentation soit définitive, mais pour une ou deux années seulement. Si cela peut contribuer au bonheur de la Reine, je voterai avec plaisir la modification proposée.

TEMETUA. — Je suis pour l’ancienne loi et je désire qu’elle ne soit as changée.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Messieurs, dans la question qui vous occupe, et qui est, pour ainsi dire, une affaire de famille, je n’ai aucun motif d’intervenir. Cependant je crois utile de vous présenter à cet égard quelques observations.

Le Tahiti de 1866 n’est plus, il est vrai, le Tahiti de l’époque où fut faite la loi dont celle que je viens de vous présenter n’est, en somme, que la reproduction. Il y a aujourd’hui plus d’aisance, plus de richesse et de bien-être dans toutes les classes de votre société. Vous êtes tous, à fort peu d’exceptions près, propriétaires de terres ;