Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/77

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est celui des environs de Castres : dans ce terrain, la vie commence à se répandre sous les formes les plus variées et à prendre un développement immense.

C’est dans les étages supérieurs de ce dernier terrain, qu’à un kilomètre nord de Castres, sur la route de Lautrec, au bas de la côte de Sicardens, existe un banc de tuf argilo-marneux, dans lequel on a trouvé une substance minérale, à l’état de filon de deux centimètres, plongeant verticalement.

Ce minerai est de couleur blanche, translucide, dépourvu de saveur, se laissant facilement rayer par l’ongle. L’examen chimique a prouvé qu’il était composé d’acide sulfurique uni à la chaux, renfermant vingt-deux pour cent d’eau.

D’après ces résultats, M. Parayre conclut que cette substance était de la chaux hydro-sulfatée, appelée vulgairement pierre à plâtre ou gypse. Le sulfate de chaux hydratée surgit dans tous les terrains primitifs et sédimenteux.

Ce minerai peut donner au pays de grands avantages pour l’agriculture et les arts. L’eau d’un très-grand nombre de puits de nos contrées, doit sa propriété séléniteuse à la présence du sulfate de chaux qui les rend impropres à cuire certains légumes et à dissoudre le savon. On sait qu’il est facile de rémédier à cet inconvénient, en ajoutant par litre d’eau séléniteuse, deux grammes de sous-carbonate de soude ou de potasse : une substance blanche, la chaux, se précipite, et l’eau devient potable.

Ce n’est qu’après avoir subi l’action de la chaleur, que le sulfate de chaux est employé en agriculture et dans les arts. En agriculture, il sert, non d’engrais, car les engrais sont toujours des matières animales ou végétales, mais de stimulant. Il est certain qu’en mettant du plâtre sur les prairies artificielles, on donne à la végétation plus d’activité. On connaît l’expérience de Franklin.