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sur le moyen-âge, il est à craindre que, trop généralement, on se contente de s’arrêter à la forme sans aller jusqu’au fond. Dès lors, ces arts envisagés à un point de vue étroit, risquent de n’avoir, ni leur grandeur, ni leur vérité.

Des hommes compétents ont lutté contre cette tendance. Les Sociétés de la province ont rendu de grands services, en faisant connaître par des travaux sérieux et modestes, tout ce qui était digne d’attention. Aussi, s’efforce-t-on, par-dessus tout aujourd’hui, en décrivant une église ou un monastère, en étudiant une statue ou un tableau, de rechercher la pensée intime que la pierre et la toile renferment, et dont elles sont devenues l’expression. C’est pour seconder cette tendance, pour donner un organe à ces études aussi utiles par leur objet, qu’intéressantes de leur nature, que M. l’abbé Corblet a fondé sa Revue.

L’archéologie religieuse est aujourd’hui une science faite. Elle repose sur des principes positifs, et les exemples qu’elle peut invoquer à l’appui de ses théories, sont assez nombreux et assez éclatants, pour que l’on puisse avancer avec certitude. Il s’agit aujourd’hui de rendre ces résultats accessibles à chacun ; il s’agit d’inspirer un sentiment assez profond des beautés qui donnent à ces œuvres du génie un caractère de grandeur vraiment remarquable, pour qu’on tienne à ne rien perdre de ce qui a été découvert, et à rechercher ce que l’on ne connaît pas encore.

La Revue de l’art chrétien comprend, sous le nom d’archéologie religieuse, l’esthétique, l’architecture, la sculpture, la toreutique, l’orfèvrerie, la ferronnerie, la numismatique, la céramique, la peinture, l’iconographie, la musique et l’application des principes de l’esthétique chrétienne à l’art moderne. C’est un programme bien vaste et qui ne laisse en dehors aucune des productions admirables dont le moyen-âge s’est montré si prodigue, sous l’inspiration toujours féconde d’une religion qui répond à tous les besoins de l’âme.