Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/108

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des Frères. Il l’envoya ensuite à l’école royale et militaire de Sorèze, où le jeune homme prit place parmi les 72 élèves destinés à une carrière spéciale.

Peut-être la direction de Cachin n’était-elle pas encore bien marquée. Cependant, il avait eu sous les yeux des études et des préoccupations qui devaient avoir laissé sur son âme une de ces impressions qui ne passent pas. M. de Barral portait une attention particulière aux routes de son diocèse. Son esprit pratique avait bien vite vu les avantages qui pouvaient résulter, pour une contrée accidentée comme celle qui environne Castres, de l’ouverture d’un grand nombre de voies. Il faisait lui-même des plans, il travaillait avec les arpenteurs, et son cabinet laissait voir, par de nombreux témoignages, cette tendance de son esprit, et cet emploi d’une grande partie de son temps.

Ce que Cachin avait eu sous les yeux pendant son enfance, pouvait-il rester sans influence sur la direction de ses pensées et le choix de sa carrière ? Ce n’est pas probable.

Cependant Sorèze n’avait pas de cours spéciaux destinés à former des architectes, des arpenteurs et des dessinateurs géographes. Aussi, après la mort de l’évêque, Mlle de Barral, sa sœur, qui avait recueilli comme un héritage, le soin de veiller sur le jeune Cachin, l’envoya-t-elle à Toulouse pour se perfectionner dans ses études.

En 1776, Cachin fut admis dans l’école des ponts-et-chaussées confiée à la direction de Perronnet, premier ingénieur du roi. Il en sortit avec un diplôme. Mais il sentait que ce témoignage de sa capacité, quelque honorable qu’il fût, ne lui suffisait pas. Il obtint de son père et de sa protectrice les moyens de voyager. Il parcourut l’Angleterre et l’Amérique. Il visita avec une attention curieuse ces deux foyers du génie maritime, et étudia avec une patiente ardeur les monuments qu’ils renferment en si grand nombre.