Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 143 —

C’est à ce titre qu’il appelle l’attention de la Société sur la situation nouvelle faite aux Corps savants, par un arrêté de S. E. le Ministre de l’instruction publique et des cultes.

Un comité historique créé en 1834, réorganisé en 1852, avait pour mission l’exploration de la France dans son passé. Il devait centraliser les travaux des Sociétés particulières, des Congrès spéciaux, des individus. Cette centralisation, bonne en principe, parce qu’elle donnait de l’unité à des efforts qui se seraient inutilement produits sur des points divers, sans liaison entre eux, se heurtait à chaque instant contre des difficultés nombreuses.

Les intermédiaires manquaient ; il ne se produisait aucune action propre à soutenir, à diriger, à compléter les études de chacun. Aussi, bien des documents utiles ou même importants, passaient inaperçus ; bien des découvertes qui pouvaient aider puissamment les recherches étaient ou négligées ou dédaignées. L’isolement continuait, parce que l’individu était toujours trop loin du centre où il devait aboutir.

Dans les mesures arrêtées par la sollicitude du ministre, les Sociétés sont destinées à former le lien entre l’explorateur individuel et le Gouvernement qui tient à profiter et à faire profiter les autres de ses découvertes. Au lieu de rester dans un isolement réel, malgré les rapports qui les rattachaient entre elles, et qui les ramenaient vers le comité historique, elles sont appelées à étendre leurs travaux, à donner plus de publicité aux récompenses qu’elles décernent trop souvent avec une parcimonie forcée, à se diriger vers un même but, sous la protection éclairée et toujours active du Gouvernement.

Ces mesures avaient été déjà pressenties ; elles étaient préparées, elles étaient surtout vivement désirées. Une lettre de M. le Recteur de l’Académie de Toulouse, lue dans la séance du 26 juin 1857, témoigne de cette ten-