Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/17

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corporations des métiers, les bourgs, les châteaux même, avaient des archives tenues avec ordre, soigneusement conservées, et accompagnées le plus souvent d’un répertoire raisonné. On comprend quelle serait aujourd’hui l’importance de ces collections, et combien elles auraient d’utilité pour l’éclaircissement d’un grand nombre de points historiques. Malheureusement la plus grande partie a été dispersée ou a péri. M. Lafforgue désirerait, avec tous ceux qui tiennent aux traditions nationales, que l’on recherchât les débris qui ont échappé au temps ou aux hommes. Beaucoup de ces documents précieux sont ignorés, et tous les jours il en disparaît quelques-uns ; on devrait chercher à les mettre en lumière. D’autres sont épars dans les papiers de famille ou les collections particulières : il ne serait pas difficile de les réunir, et de former, dans chaque centre un peu important, un dépôt où les hommes d’étude pourraient aller chercher les renseignements que réclament leurs travaux.

Ainsi limité, ce projet est praticable ; et la Société qui peut se rendre compte, tous les jours, des difficultés que présentent les études de toute sorte, relatives à de petites localités, appelle de ses vœux un pareil établissement : elle félicite M. Lafforgue d’en avoir démontré, par de solides raisons, l’utilité et l’urgence. Elle regrette de ne pouvoir s’associer complètement à son idée relative à la réunion des anciennes minutes des notaires, dans chaque chef-lieu d’arrondissement. Les difficultés d’exécution sont nombreuses. Les actes que renferment ces minutes n’ont, le plus souvent, d’intérêt qu’aux lieux même où ils se trouvent. Il est rare qu’ils puissent être consultés avec fruit hors d’un certain rayon. D’ailleurs, les documents conservés par les notaires, n’ont pas en général une grande importance. Nous sommes loin de l’époque où le notaire était dépositaire de tous ces intérêts qui se mêlaient toujours et se heurtaient si souvent, au milieu des juridictions multipliées de la féodalité. Si les