Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/188

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exact, consciencieux, et que l’on croit inévitablement destiné à devenir utile.


M. A. de BARRAU lit une note sur le château de Roquefort, dépendant de la propriété du Montagnet, dans le canton de Dourgne.

Le château de Roquefort est situé sur le cours du Sor, un peu au-dessus du riant et industrieux village de Durfort, sur un mamelon granitique qui s’élève au milieu de la vallée, à une hauteur de 150 mètres. Il se rattache à la montagne, du côté du nord-est, par une étroite arête sur laquelle se trouve, au pied des murs, une forte dépression, augmentée probablement par l’art, pour rendre le château plus inabordable.

En traversant cette coupure, on arrive, aujourd’hui, à une porte voûtée à plein cintre, donnant accès dans l’intérieur, mais dominée encore par un rocher sur lequel s’élève la partie la mieux conservée de ces ruines, le donjon. Du haut de ce rocher, se présente une vue admirable.

Le regard embrasse la vallée de Durfort parsemée de petites maisons, dont on n’aperçoit que les toits rouges, ensevelis dans des masses de feuillage ; il s’arrête, à droite, sur les rochers calcaires gris et rouges de Bernicaut ; à gauche, sur les pentes abruptes de la forêt de l’Aiguille, et il s’étend en toute liberté sur la riche plaine de Revel et se repose sur les côteaux de St-Félix-de-Caraman. Du côté opposé, se présente un paysage montagneux des plus pittoresques.

La vallée du Sor, très-étroite et très-profonde, est entourée de forêts et paraîtrait une immense solitude, si l’on n’apercevait, comme manifestation de l’industrie et des travaux de l’homme, un des capricieux détours de la rigole destinée à porter les eaux de la montagne Noire au canal du Midi.