Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/304

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compte des communications par terre et par mer, ou d’une entente quelconque.

Jusqu’à présent, M. Azaïs s’est contenté d’affirmer, en établissant les hautes et puissantes raisons qui font de la Bible, même au point de vue purement humain, un témoignage décisif en faveur de son opinion. Il est allé plus loin, et il le devait, car il serait resté sans force contre ceux qui seraient venus contester la Bible, soit comme œuvre d’inspiration divine, soit comme livre remontant à une haute antiquité.

Quatre parties composent cet ouvrage.

Dans la première, l’auteur pose, développe et explique les principes qui aident à reconnaître les traces de la langue primitive, dans les langues secondaires.

Toutes les langues changent : l’air de famille joint à l’identité de signification, est le moyen à l’aide duquel on reconnaît que des mots appartenant à des langues différentes, ont une origine commune. Mais cet air de famille est souvent rendu méconnaissable par la différence d’une ou de plusieurs lettres. Les voyelles ne doivent pas être comptées ; elles subissent toujours des altérations, et certaines langues, l’hébreu par exemple, n’ont pas de caractères pour les représenter. Les consonnes sont de cinq ordres : labiales, linguales, palatales, dentales, gutturales. Les consonnes de même ordre sont prises l’une pour l’autre, ce qui permet de remonter toujours à l’origine, et de reconnaître la dérivation régulière de certains mots, qu’il semblerait bien difficile de rattacher à leur racine, si l’on s’en tenait aux apparences. Ces principes sont appliqués dans un dictionnaire renfermant les mots pied, dent, bouche, dans un très-grand nombre de langues, de dialectes et de patois. Les mots employés sont tous, à des degrés différents, mais d’une manière qui ne peut pas être contestée, une dérivation de la langue hébraïque,