Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/317

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vue de l’utilité générale, voilà les moyens à l’aide desquels on a vu notre Société revêtir bien vite le caractère d’une institution digne d’être encouragée, à cause de son influence régénératrice et sagement appropriée.

Aussi, vous le savez, l’attention de cette Société n’a pas tardé à se porter principalement sur les questions d’un intérêt local, pratique, actuel. Sans se montrer infidèle aux grandes synthèses de la philosophie, de l’histoire, de la tradition littéraire, de l’archéologie païenne ou catholique, de la paléographie du moyen-âge et de la renaissance, elle s’est proposée, pour but essentiel, de les vérifier à l’aide de faits analytiques, recueillis sans opinion préconçue, sans préjugé de clocher, sans antagonisme systématique, professant elle aussi, que discuter la supériorité de la synthèse ou de l’analyse, au lieu de n’y voir que les deux éléments de la méthode, c’est rechercher, comme l’a dit un homme de génie, s’il vaut mieux élever ou baisser le piston d’une pompe, pour la mettre en jeu.

En même temps, cette Société, dans un même ordre d’idées, a tout fait afin de constituer l’harmonie d’une direction collective, avec la liberté de chacun de ses membres, liberté qui a trouvé une garantie écrite dans un article formel des Statuts de l’Académie de Castres de 1648, et, qu’avec votre approbation, j’ai cherché à expliquer dès la seconde séance de cette année.

Ces principes que j’ai tenu à rappeler aujourd’hui, nous ont admirablement bien servi dans le choix des sujets d’étude, et dans le mode de les traiter : ils ont spécialisé nos lectures de chaque séance, les empêchant par là de s’égarer sur des matières trop transcendantes, et les retenant dans le cercle limité de nos forces individuelles. Par eux, des notes complémentaires se sont produites avec avantage, parce qu’il n’est aucun de nous qui ne se soit trouvé à même d’ajouter aux recherches d’un autre, ses renseignements de lecture ou de tra-