Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/91

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plantes n’offrent pas des exemples de ce phénomène ; et que, s’il se reproduit souvent chez quelques-unes, on n’en a pas encore constaté dans un grand nombre d’autres.

La possibilité de ces fécondations mixtes ne s’explique que par l’intermédiaire d’agents étrangers à la fleur. En effet, le vent et les insectes transportent facilement d’une plante à l’autre le pollen fécondant, et mêlent ainsi, ce qui, par sa nature était distinct, et même différent.

M. de Larambergue a observé fréquemment des hybrides parmi les Bouillons-blancs, les Epilobes, les Menthes, les Orchidées, les Chardons et les Cirses, et aussi, quoique bien plus rarement, dans les Hélianthèmes. L’hybridation est d’autant plus facile à expliquer, dans la plupart de ces divers genres, que presque toutes ces espèces vivent en société, en grand nombre, et dans des espaces assez circonscrits.

Une question importante se rattache à ces premières observations. Elle a fait le sujet d’un mémoire lu par M. Charles Fermond dans une des séances de la société botanique de France. Auquel des deux types paternel ou maternel, reviennent les hybrides, après un certain temps de culture ? S’appuyant sur les expériences faites ou citées par M. Fermond, qui conclut que les produits des fécondations mixtes reviennent au type paternel, M. de Larembergue, tout en réservant son opinion, qu’il ne pourrait baser sur aucune expérience personnelle, croit que les conclusions de M. Fermond sont les plus rationnelles : elles sont en rapport avec ce qui se pratique journellement dans l’agriculture, où pour améliorer et changer les races, on se borne ordinairement à introduire dans les étables un beau taureau ou un bel étalon.

Il voit avec satisfaction, que des hommes éminents et dont l’opinion fait autorité dans la science, s’occupent de cette étude ; il se félicite des résultats déjà obtenus sur l’origine