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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/102

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résultat par l’examen de l’odeur qui se dégage lorsque, au moyen de la pile, on décompose l’eau. Il fit part à M. Arago de ses expériences, et lui signala la relation qu’il avait cru remarquer entre ce phénomène et celui qui se produit lorsque l’électricité passe des pointes d’un conducteur dans l’air. Il conclut que ce principe odorant est un corps simple, du genre du chlore et du brome, et propose de lui donner le nom d’ozone.

Van Marum, à la fin du xviiie siècle, avait signalé cette odeur particulière, mais il n’était pas allé plus loin. Les observations de M. Schœnbein attirèrent l’attention sur ce corps qui fut l’objet d’expériences répétées, et dont la nature fut vivement discutée. En 1852, MM. Frémy et Ed. Becquerel sont arrivés à établir que l’ozone n’est pas autre chose que l’oxigène électrisé. Ils ont constaté que son pouvoir oxidant est très-puissant, et qu’il décompose à froid l’iodure de potassium. Cette décomposition ne peut avoir lieu ni par l’oxigène, ni par l’électricité agissant séparément.

Jusqu’à cette époque, l’ozone n’avait guère été étudié qu’au point de vue chimique. L’analyse de l’ozone atmosphérique commencée par M. Schœnbein a été continuée. On a comparé la quantité d’ozone répandue dans l’atmosphère, aux changements thermométriques, barométriques, hygrométriques, à la direction des vents ; on a recherché la relation qui pouvait exister entre cette quantité et le caractère ou l’intensité des maladies régnantes. Pendant quelque temps, on a considéré l’ozone comme un agent capricieux, dont l’influence ne méritait pas beaucoup d’attention. Mais depuis le grand travail que M. Scoutteten de Metz a publié, des études nouvelles ont été entreprises, et si elles n’ont pas abouti à un résultat complètement satisfaisant, elles ont du moins prouvé qu’il fallait tenir compte de cet agent. Des expériences ont été faites en Crimée pendant la guerre d’Orient : elles se continuent sur des points divers en France et à l’étranger. Elles ne peuvent manquer d’amener quelques résultats.

Le moyen employé pour faire les observations est défectueux. Cependant, c’est le seul qui, jusqu’à présent, ait offert quelques